Pierre Desproges
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Revues de presse

Desproges par Desproges
"Je ne suis pas n'importe qui..."

Théâtre Grévin

octobre 1986

Pierre Desproges MIDI 2 A2 – 06/09/1986

Pierre DESPROGES est l’invité du journal et répond aux questions de Noël MAMERE au sujet de son prochain spectacle au théâtre Grévin

Vu par : Arthur Conan et Édika

Eh bien, oui, c’est tout le problème : l’élève a dépassé le maître. Du moins ce coup-ci, hein, n’en tirez pas de conclusion hâtive, sinon ils vont s’engueuler entre eux et ce serait con.
Mais Desproges a évité les écueils où se heurte un peu Bedos : d’abord son spectacle est un ensemble de sketches, cohérents et cadrés comme il faut. Ensuite, il n’y a pas de longueur ni de passages plus faibles. Du coup, il a l’air parfait. Pour son second show, Desproges a considérablement progressé. C’est un pro de la scène maintenant même s’il ne bouge pas (ou trop à la façon Bedos, justement).
Quelques sketches confinent au génie pur, notamment celui des cintres et celui de l’ascenseur. Sa pêche et son rythme assurent le reste. Il a pour lui sa jeunesse, la vache, il s’épate encore d’être devant le public vivant. Ça lui passera, vous verrez. Pour le moment profitez-en : Desproges n’est jamais aussi bon que quand il est en public, sinon dans des passages ultra-courts à la TV ou à la radio. On l’applaudit bien fort.

Fluide Glacial / Arthur Conan, Édika / 01/1987

Vu par : Claude Fléouter

Le Monde / Claude Fléouter / 10/10/1986

Vu par : Renaud Matignon

Le Figaro / Renaud Matignon / 14/10/1986

Vu par : Philippe Tesson

Dans son enfance, Pierre Desproges a volé un pot de confiture. Depuis, il essaie de se le faire pardonner. C’était un accident, car Desproges a un bon fond. Mais cette histoire l’a beaucoup marqué. On l’a tellement grondé qu’il s’est révolté contre tant d’injustice. Les adultes sont vraiment des salauds, a pensé le petit Pierre. Mais, d’un autre côté, ça n’est pas bien de voler la confiture, je suis aussi un salaud, s’est dit le petit Desproges. Là-dessus, il est devenu grand. Mais il n’a pas résolu le terrible problème que lui a posé un jour son coupable délit. Desproges est terriblement moral et il déteste la morale. S’il se donne en spectacle, c’est pour essayer de sortir de ce dilemme paradoxal : la confiture c’est bon, la liberté de la voler, c’est encore meilleur.
En 90 minutes, pour se libérer de sa honte profonde, il nous raconte à sa façon cette histoire. Nous sommes ses témoins, ses juges, ses psy. Dis-moi, cher public, n’est-ce pas que je suis fait comme toi, que je ne suis pas un monstre, que j’ai ma place parmi les autres… Eh bien, rassure-toi, Desproges, tu n’es pas pire que nous, je dirais même mieux : tu es meilleur que nous, tu es excellent.
Le psychodrame de Pierre Desproges n’utilise pas les voies les plus simples, on s’en doute. On n’a pas affaire à l’homme d’une seule pièce, à l’un de ces robustes cabots du one man show installé dans ses trucs et des certitudes. Côté mise en question de soi-même, on est servi, quel régal. De la tendresse penaude à l’agressive crispation, Desproges, perpétuellement attentif à réparer les dégâts qu’il vient de faire et en même temps à désarmer nos tentations d’indulgence, développe un superbe registre. A la fois fabuliste, conteur, chansonnier, contrepèteur, journaliste, acteur, il s’exhibe avec une impudique modestie très rare et très touchante. Jamais il ne trahit sa vérité, jamais de masque, jamais de démagogie. Il est lui-même, et c’est pourquoi il est seul. One mane.
Cette sensibilité nous ferait oublier qu’il est supérieurement drôle, et que c’est pour rire qu’on va d’abord le voir. On rit sans relâche, sauf le dimanche et le lundi. Tout juste un soupçon de lassitude lorsqu’il met trop complètement en situation une scène de la vie quotidienne ou lorsqu’il enfile un peu trop longuement les mots, son péché mignon. Il n’est jamais meilleur que dans la nervosité, la percussion, la rapidité. Un shooteur. Il marque. Il va marquer.

Le Quotidien de paris / Philippe Tesson / 10/10/1986

Vu par : Sophie Fontanel

Le Matin de Paris / Sophie Fontanel / 10/10/1986

Vu par : Alain Morel

Le Parisien / Alain Morel / 10/10/1986

Vu par : El Ra’you El Âm

El Ra’you El Âm : « l’Opinion publique »

PIERRE DESPROGES ET LE THEATRE

L’artiste est aussi doué pour installer un climat d’intense allégresse, une ambiance propice à l’anecdote que pour engendrer une atmosphère ténébreuse empreinte de tristesse et exprimer une critique mordante.

Il s’agit de Pierre Desproges qui s’adonne en ce moment à un spectacle au théâtre Grévin où il offre une palette artistique aussi riche que variée.

Il présente ses sketches avec beaucoup de charme et une présence remarquable. Il sait comment divertir le public grâce à un monologue abouti et très personnel, à cent lieues de toute monotonie ou ennui.

Chacune de ses performances entraîne le public avec lui dans cette ballade artistique, gagnant ainsi, grâce à son esprit facétieux, son sens de l’humour et de l’anecdote, l’approbation voire même la profonde admiration du public.

Traduction : Fatima Cherquaoui

El Ra’you El Âm / 15/10/1986

Vu par : Philippe Tretiack

Le thème principal de Pierre Desproges c’est la connerie des autres, et accessoirement…la sienne.

Pierre Desproges a tous les défauts. Coluche se disait « arabo-judéo-métèque », lui se dit limousin. Les intellectuels s’engagent, lui se veut « artiste dégagé ». Bedos est de gauche, Desproges n’est « même pas sûr d’être de droite ». Il se moque de Sakharov, « co-auteur de la moitié du programme d’anéantissement de la planète », pour lui le dissident soviétique est autant un « cher Nobel qu’un Tchernobyl ». Il se fout des épiciers, des ascenseurs et des artistes qui le concurrencent : Boujenah ? « N’étant pas Sépharade moi-même, je ne comprends pas tout, mais au cinéma ce gars-là a du talent ». Et ce n’est pas tout. Desproges engraisse benoîtement deux beaux chiens, des bergers allemands, bien entendu, et enfin, et en plus, et surtout : il n’est même pas juif !
Alors, n’essayez pas de le coincer sur la question. « Contrairement à ce que pensent beaucoup de juifs, il y a beaucoup de juifs très cons, qui n’ont aucun humour. » Hélas, un bref coup d’œil autour de nous confirme cette détestable sortie. De l’humour, Pierre Desproges, lui, en a à revendre. Comme de la pudeur. Voilà pourquoi Israël, le sionisme, les Palestiniens, le terrorisme, il laisse cela aux autres. « Je souffre trop pour le Liban, ce pays que j’ai connu autrefois, où l’on parle français, cette langue qui est mon outil de travail, pour que j’ai envie d’en rire. Quand je pense qu’au Liban, tous les gosses avaient des pompes ! »

Bon d’accord pour les Libanais, mais les juifs ? (J’insiste car Roger Ascot m’a bien précisé de le faire parler des juifs). Eh bien Pierre Desproges en parlera tout de même un peu dans son prochain spectacle (au théâtre Grévin à partir du 1er Octobre). Au hasard, entre deux charges contre Jean-Marie Le Pen, il s’en prendra à quelques confrères journalistes bien connus. « Anne Sinclair (pour ne pas la nommer) a dit un jour à Harris et Sedouy qu’elle ne serait probablement pas tombée amoureuse d’Yvan Levaï (pour ne pas le nommer) S’il n’avait pas été juif. Moi je trouve cela très grave. Remarquez, peut-être n’a-t-elle pas tort. Moi, mon drame c’est d’avoir épousé une Vendéenne. Nous n’avons pas le même humour, pas les mêmes valeurs. Et surtout, elle ne partage pas mon angoisse de la porcelaine. Il faut avoir vécu à Limoges pour comprendre. » Brisons-là.

Non, le thème principal de Pierre Desproges c’est d’abord la connerie des autres et accessoirement la sienne. Il prouve ainsi que l’autodérision n’est pas l’exclusivité de la communauté juive. Enfin s’il est une chose qu’il n’encaisse pas, c’est le racisme. « Tenez, moi, qui ai un QI de 130 (pour les ignares QI= quotient intellectuel), je ne donnerai jamais ma fille à un 115. » Une vraie mère juive.

En vérité, Pierre Desproges n’est pas un comique comme les autres. « Guy Bedos et moi, nous sommes les seuls amuseurs à être… séduisants. » C’est Desproges qui me le souffle. « Tous les autres s’enlaidissent pour faire rire. Nous, nous sommes fragiles. Voilà pourquoi notre public est surtout féminin. » Et d’ajouter : « je ne savais pas que vous alliez faire des photos. Si j’avais su j’aurais mis une robe ». La prochaine fois, Pierre, passez nous voir à l’Arche. Nous avons des amis dans les shmatès. On vous fera un prix… d’excellence.

L’Arche / Philippe TRETIACK / 10/1986

 



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