Pierre Desproges
  • biographie
    biographie
  • citations
    citations
  • oeuvre
    l'oeuvre
  • presse
    presse
  • obsessions
    obsessions
Extraits Choisis

Pouchain Dorothée Le Pen Philippe rue de Paris Juifs homme Grévin tribunal vie inventeur écriture Artiste dégagé

Mot-clé choisi : chansons

CHANSONS CD documents inédits

Vers la fin des années 60, Desproges est présumé adulte mais il n’a pas encore trouvé sa voie, comme on dit : entre autres petits boulots, il vend des poutres en polystyrène et tient le courrier du cœur de Bonnes soirées sous le nom de Liliane d’Orsay. Pour le reste, la seule chose qui l’intéresse après une enfance barbante et une jeunesse assortie, c’est faire l’andouille avec les copains et jouer de la guitare. Si bien qu’au 37 rue Godot de Mauroy où il campe alors, c’est la java tous les soirs. Entre deux sessions musicales, il épanouit ses dons culinaires en remplissant de pâtes une lessiveuse où il jette en vrac ce qu’il a dégoté dans les placards. Le résultat, indéniablement bricolo, est l’un des ces petits bonheurs qui font la vie moins moche, voire plus belle — comme ces quatorze titres sauvés de la poussière.
Desproges chante d’une une belle voix grave qui se risque parfois vers des tessitures haut perchées, sans trop faillir. Quant à sa pratique de la guitare, elle est instinctive. « Tu peux toujours dire 3-4-2, ça m’évoque rien mais fais-le quand même », dit-il en intro d’une chanson. Techniquement incapable de reconnaître un do majeur d’une écumoire, il joue au pif, comme Django Reinhard — d’ailleurs, le premier titre, Sweet Giorgia Brown, est un fleuron du jazz manouche qui fut interprété par Django dans les années 30.
Dans une chouette ambiance « Pim Pam Poum en vacances » les copains et copines l’accompagnent, tandis que la toute jeune Hélène, qui vient d’épouser le chanteur, est promue ingénieur du son : elle appuie sur le bouton quand on lui demande — sans savoir qu’un jour, ce bidouillage renaîtra. Inutile de dire que les bandes, quasiment inaudibles au départ, ont fait l’objet d’un talentueux nettoyage — le « nettoyeur », Sébastien Merlet, ayant montré une extrême patience et un amour aussi extrême de l’objet qu’il avait entre les mains, pendant ses longues nuits blanches passées à ressusciter l’âme de ces soirées.
Du loufoque à l’émotion pure, ce disque est un patchwork. On y trouve Brassens et quelques perles du patrimoine, comme le superbe Brave Marin (avec Francis Schull, deuxième voix joliment contrastée et presque synchrone — d’une tristesse totale) ou Simone ma Simone, en duo avec sa fille Marie toute pitchoune — c’est craquant et ça vous crève le cœur. Il y a aussi les œuvres autofabriquées à haute tenue littéraire, comme cette suite de bruits dégoûtants baptisée Onomatopées, ou cette reprise peu respectueuse de Reggiani dans Ma Puberté — occasion pour l’auteur de déballer un vocabulaire touche-pipi assez conséquent. Côté traditionnels anglais, Desproges atteint des gravités vocales dignes de Leonard Cohen et tout aussi troublantes dans Trees they grow high, et nous donne une version échevelée du fameux She’ll ce coming down the mountain, avec les potes qui cavalent comme des fous sur les youpi youpi yé — le tout interrompu par une bonne vieille sonnerie de téléphone à l’ancienne (dring). Et puis, il y a L’Épervier farouche, sommet du kitsch jadis interprété par les Frères Jacques, où toute la tribu est rassemblée — chacun suivant la guitare comme il peut, chacun braillant sa partition avec un entrain touchant.
Certes, ce disque vaut plus par sa joie de vivre (tsoin-tsoin) et ses bulles d’émotion que par d’éventuelles performances musicales, mais il est précieux. Il nous ramène là où Desproges a commencé, dans les jardins secrets du rire et de l’amitié, prêt, encore une fois, à fabriquer son célèbre pâté de sardines à la Desprogienne — alternative réjouissante à la plâtrée de nouilles évoquée plus haut. On aurait adoré être là, on y est presque…

PMP/Studio Canal / / Mots-clés : chansons


RSS obsessions
RSS revues de presse
RSS actualité
RSS commentaires
Extraits au hasard

Remarquons au passage que si l’on dit « les ani...

Si la virilité c’est le foot, la bagnole, la b...

Et c'est rue des Martyrs qu'on le voit balader...

Je préfère le mot « écriveur » parce que j’écr...

Mes parents m’avaient mis en pension, et je ne ...

Les rues de Paris ne sont plus sûres. Dans cer...

Voici bientôt quatre longues semaines que les g...

- Papa, pourquoi le monsieur il a une jupe? s'...

Est-il en notre temps rien de plus odieux, de p...

«Les hommes naissent tous libres et égaux en dr...

Tags

animaux
Artiste dégagé
Brassens
chanson
chansons
chien
chronique
cuisine
cyclopède
démocratie
Dorothée
dossier
écriture
éditeur
entretien
épervier
Extrait
farouche
femme
Fontaine
football
Fressange
gloire
Grévin
haine
homme
individualisme
Inès
interview
inventeur
jeunesse
Juifs
Le Pen
Mahi
Meyer
ordinaire
Philippe
pluriel
Pouchain
pouvoir
presse
rachid
Racisme
réquisitoire
Riou
rue de Paris
rumeur
Schull
siné
souvenir
temps
tribunal
vie

Plan du site - Crédits - Contact